Paysage Perdu, Joyce Carol Oates à la source de l’inspiration

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Qu’y a-t-il au commencement de l’écriture ? quand on connaît le nombre vertigineux d’ouvrages publiés par Joyce Carol Oates, on ne peut que se demander d’où vient son inspiration, cette fine plume psychologiquement précise et puissante. Dans « Paysage Perdu », elle en révèle la source : son enfance, simple, modeste et heureuse dans une ferme de l’Etat de New York, ses grands-parents hongrois, ses parents si proches et si aimants, l’école avec sa classe unique et ses élèves persécuteurs, la nature, les animaux (Heureux le Poulet !)…

Un terreau d’écriture composé de toutes les premières fois : la première amie, la première disparition, le premier amoureux, le premier voyage… De cette Amérique à la Edward Hopper elle fait le compte avec une nostalgie à peine dissimulée de tout ce qui a disparu mais qu’elle a reconstitué brillamment au fil d’une oeuvre extrêmement forte (elle a évoqué sa mère dans tel roman, son mari dans tel autre…). Ce récit est aussi un hommage à une famille adorée, des grands-parents un peu rustres (et là je découvre que j’ai un point commun avec la grande Joyce Carol Oates : de mes origines hongroises moi aussi je n’ai retenu que… les jurons 🙂 !), des parents qui lui ont transmis le goût du travail acharné, le secret douloureux d’une soeur gravement souffrante, autant de tranches d’enfance bercées par le désir diffus, apparu très tôt et encouragé, de raconter des histoires et de devenir Lewis Carroll ou rien.
C’est un texte vraiment émouvant, captivant et qui permet d’un peu mieux connaître ce grand écrivain – un tout petit mieux seulement, car elle l’avoue elle-même : elle ne nous a livré ici que quelques pistes.

Certains d’entre nous, surtout quand nous sommes nées femmes, devons cultiver une sorte de subtile malhonnêteté, quasiment dès la naissance : nous sourions, nous sourions beaucoup, nous sourions énormément, pour assurer aux autres que nous allons bien, que nous sommes heureux ; nous sourions pour assurer aux autres que nous n’avons à leur égard aucune critique, aucun dissentiment, en fait aucune pensée différente de la leur.

 PAYSAGE PERDU, Joyce Carol Oates, Editions Philippe Rey 

6 réflexions sur “Paysage Perdu, Joyce Carol Oates à la source de l’inspiration

    • Sophie Bazar dit :

      Ohlala question difficile… je l’ai découverte grâce à « Blonde », un pavé impressionnant et passionnant qui tourne autour de Marilyn Monroe… epar la suite il m’est arrivé de ne pas finir certains de ses livres et d’en dévorer d’autres ! Le dernier qui m’ait marquée durablement c’est « Mère Disparue », et il y a « Petite Soeur mon amour » aussi… Elle a écrit aussi des sagas familiales, des thrillers… ah j’aime bien « Nulle et Grande Gueule » aussi, qui n’est pas du tout connu, et « Sexy »… j’aime quand elle parle de l’adolescence finalement !

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