Versailles, la série qui dépoussière l’Histoire !

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Chaque été pendant les vacances nous découvrons une nouvelle série. A force de lire des avis en pagaille sur « Versailles » qui venait de se terminer sur sa troisième et ultime saison, allez zou banco on tente.

Versailles, 1667. Louis XIV a 28 ans. Pour soumettre la noblesse et imposer définitivement son pouvoir, il lance la construction de Versailles comme on tend un piège…

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Dès le début de la première saison, on écarquille les yeux : whaaaaat… ?? On s’attendait certes à une série modernisant les aventures du roi Soleil, mais alors là on est dans le dépoussiérage level 50 ! au bout de 10 min, paf scène de sexe, 10 min après, paf scène de violence, 10 min après, paf… et on recommence. Heu bon, ok, recherche d’audience tout ça tout ça, public international blablabla… j’ai souvent visité le château et surtout ses jardins, je le verrai autrement ça c’est certain ! Pour ce qui est de l’authenticité, j’ai une pensée pour les les profs d’histoire dont certains ont dû avoir envie de laver la bouche des scénaristes avec du savon pour les punir d’avoir pondu des raccourcis pareils ! On ne peut pas dire non plus que la chronologie ait franchement été respectée (le Roi est éternel, le Roi ne vieillit pas, waouh vive le Roi, trop fort).

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Mais enfin, on est là pour se divertir, et j’ai enfin trouvé le but pleinement atteint dans la saison 2, très réussie (je suis beaucoup moins enthousiaste sur les 1 et 3). J’ai fini par carrément m’attacher à ces deux royaux frangins aussi beaux l’un que l’autre (George Blagden pour Louis XIV, Alexander Vlahos pour Philippe d’Orléans), entourés de savoureux personnages bien pervers (le Chevalier de Lorraine – Evan Williams-, définitivement mon chouchou, la Montespan, une belle vipère…). Oserai-je avouer que les épisodes ont été regardés avec « L’Histoire pour les Nuls » à portée de main pour vérifier et compléter nos frêles connaissances, que ce soit pour l’Affaire des Poisons ou le Masque de Fer ?

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Bref, si on passe le côté kitsch de la première saison, si on n’est pas trop regardant sur l’Histoire, on appréciera de visiter Versailles en chantier (prétexte à tournage au Parc de Sceaux que je connais tellement bien, ça fait drôle), de découvrir d’opulents costumes portés par de beaux acteurs dans un ballet protocolaire précis… un somptueux divertissement doré !

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This is Us, une série d’émotions

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Donner envie de voir This Is Us sans trop en dévoiler, sacré pari ! On peut au moins dire que c’est l’histoire d’une famille, à la fois ordinaire et extraordinaire… et je m’arrête là. J’ai regardé le premier épisode sans trop en savoir et j’ai été cueillie, ne m’attendant pas du tout à la fin du pilote. Je n’ai vu que la première saison lorsqu’elle a été diffusée récemment sur 6ter et j’espère pouvoir voir très rapidement la suite car je me suis immédiatement attachée aux membres de cette famille atypique que l’on suit sur plusieurs années, à New York ou Los Angeles, et même si ce qu’ils vivent ne ressemble pas tout à fait à des existences lambda, j’ai trouvé que oui, « This is Us », c’est nous, car on s’identifie forcément à un moment donné à l’un de ces héros (héros au vrai sens du terme, héros de la vie, celle qui  vous bastonne parfois).

Alors oui, c’est vrai que la charge lacrymale et les grosses ficelles sont présentes (allergiques au mélo s’abstenir), il faudrait avoir le coeur sec pour ne pas sortir les mouchoirs. Mais si finalement ma corde sensible a surtout été mise à mal par le cas de Kate pour des raisons toutes personnelles, il est impossible de rester indifférent au moindre personnage, que ce soit Jack, Rebecca, Randall ou Kevin… L’interprétation est juste au top, la mise en scène qui jongle entre plusieurs époques impeccable, la musique… bref, c’est un véritable petit bijou de série, drôle, grave, émouvante… comme la vie, quoi.

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THIS IS US, Série de Dan Fogelman, avec Milo Ventimiglia, Mandy Moore, Sterling K.Brown, Justin Hartley, Chrissy Metz….

Westworld, western métaphysique… et morbide

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Westworld est un parc d’attractions plongeant ses visiteurs dans la conquête de l’Ouest, peuplé d’androïdes (les « hôtes ») plus vrais que nature destinés à amuser les clients. La vérité est que les clients en question passent leur temps à assouvir leurs pires instincts : tuer, torturer, violer sans conséquences. Et si un jour les robots, à force de ces abominables traitements, finissaient par se rebeller ?

Sur la forme, c’est la perfection : les décors, les acteurs (Evan Rachel Wood et Thandie Newton en tête), la mise en scène sont juste sublimes, alternant décors de laboratoire sans âme du monde « réel » et chaleur photogénique du far west. Le générique est d’une beauté glaçante, la bande originale à base de classiques du rock (Radiohead, Rolling Stones, The Cure…) reprises au piano mécanique contribue à l’atmosphère du parc.

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Sur le fond, on se laisse embarquer dans ce puzzle géant qui mêle et entremêle réel et fiction, passé et présent, rêveries et souvenirs… dans un vertigineux labyrinthe. Avouons qu’il faut s’accrocher pour suivre, la série est extrêmement bavarde même si la fin réserve pas mal de rebondissements – à défauts de réponses logiques. Finalement, elle repose sur l’idée que l’homme n’est qu’une bête, que si on met le meilleur d’entre nous dans cette sorte d’arène qu’est Westworld avec la liberté d’assouvir tous ses fantasmes, il va immanquablement se révéler, et pas dans le meilleur sens – pas très optimiste comme constat ! Quant au robot, il suffirait de lui insuffler une petite prise de conscience pour que la machine s’emballe… en prime, de quoi lancer des pistes de réflexion vraiment intéressantes : faut-il souffrir pour exister, est-ce indispensable pour se rapprocher de l’humanité ?

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Tout ceci contribue à faire de Westworld une série très ambitieuse, souffrant de quelques longueurs et pas mal de répétitions, très morbide par moments mais vraiment envoûtante.

WESTWORLD, une série de Jonathan Nolan & Lisa Joy, avec Evan Rachel Wood, Thandie Newton, Jeffrey Wright, Anthony Hopkins…

 

Big Little Lies, des femmes complexes

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Côte ouest des Etats Unis. Cinq femmes très différentes mais avec un tempérament bien particulier, cinq mères font connaissance le jour de la rentrée des classes qui démarre sur un incident impliquant des enfants, donnant le ton à tout ce qui va suivre. Des amitiés se nouent, des secrets se dévoilent, des personnalités se révèlent – on sait en tout cas dès les premières images sur quoi ça finira – un drame.

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A l’exception de Jane qui semble fuir quelqu’un ou quelque chose et espère commencer avec son petit garçon une nouvelle vie dans cette riche bourgade, ces desperate mothers sont pleines aux as et habitent des maisons spectaculaires en bord de la mer, d’ailleurs l’une de leurs occupations préférées semble bien d’admirer le lever ou le coucher de soleil avec une tasse de café, les pauvres. Bien sûr leur vie n’est pas si dorée, et au fil des épisodes se dévoilent difficultés et drames. Adultère, trahison, séparation, violence conjugale…
Ce pourrait être classique, mais ces femmes ne le sont pas, et à la moindre faille elles se fissurent violemment. Une mère hystérique veut aller en justice parce que sa fille est malmenée en classe, une autre s’acharne à monter une pièce scandaleuse, celle-ci a une relation bien trop passionnelle avec son mari,  une enfin n’arrive pas à surmonter un lourd secret… et entre elles elles s’allient, se haïssent, se poursuivent, s’agressent, se réconfortent, et finiront liées quoi qu’il en soit.

La réalisation de Jean-Marc Vallée (C.RA.Z.Y., Dallas Buyers Club) est à tomber, cette lumière de la côte californienne est sublime, le montage parfait jusque dans les détails (les premiers épisodes s’ouvrent à la façon d’un lever de rideau), ses actrices sont époustouflantes : me voilà réconciliée avec Nicole Kidman que je croyais perdue à jamais, il me reste juste un souci avec le jeu (excessif comme toujours, mais là c’est le trait de caractère principal de son personnage) de Laura Dern – à noter d’ailleurs que dans Nos Etoiles Contraires elle joue la mère de Shaylene Woodley, qu’ici elle passe son temps à persécuter. Celle-ci a ma préférence, son personnage de fille un peu paumée et cynique au milieu d’un vivier de mères parfaites (en apparence) me parle vraiment beaucoup.

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Certaines scènes coupent le souffle, la musique est tout bonnement parfaite et j’ai grand plaisir à la réécouter. Un bémol, de taille puisque par définition il est récurrent : le générique, avec incrustation de corps et de poiscaille qui finit par un défilé d’actrices face caméra kitschissime !

Je n’ai pas lu le livre de Liane Moriarty (Petits Secrets, Grands Mensonges) dont la série est adaptée, je vais attendre un peu mais je le lirai à coup sûr, parce que j’ai le sentiment que tout n’a pas été dit, au vu des indices et des pistes distillés au long des épisodes, et puis dans le fond je n’ai pas envie de quitter immmédiatement Madeline, Jane et Céleste, Bonnie et Renata.

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 BIG LITTLE LIES, une mini-série (7 épisodes ) de David E.Kelley avec Reese Witherspoon, Nicole Kidman…