« Vampires », l’exposition mordante

Le cinéma et le mythe du Vampire (incarné pour la première fois dans le Dracula de Bram Stoker) sont quasiment nés en même temps, et se sont développés en parallèle. On comprend sans peine la fascination des cinéastes (ou des artistes en général) et du public pour cette figure sombre et éminemment sensuelle. C’est cette même fascination que met en évidence la rétrospective « Vampires, de Dracula à Buffy » à la Cinémathèque.

De Nosferatu à Entretien pour un Vampire, de Coppola à Bigelow en passant par Tim Burton, l’exposition est complète et très pointue. Dans une atmosphère gothique, elle mélange costumes de cinéma, grandes œuvres de Basquiat ou Leonor Fini, affiches kitsch ou gravures somptueuses, mangas ou scénario. On visite ?

Aaah, Buffy, toute ma jeunesse :-))

VAMPIRES, DE DRACULA A BUFFY, jusqu’au 19 janvier 2020, Paris 12e.

Chaplin’s World

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C’est à Corsier-sur-Vevey, en Suisse, que se trouve la dernière demeure de Charlie Chaplin, et c’est là que depuis un an seulement un musée dédié à sa mémoire et à son oeuvre a ouvert ses portes, avec le soutien du Musée Grévin. La visite de Chaplin’s World est constituée de trois parcours : le Manoir, le Studio et le Parc (dont nous n’avons pas pu profiter à cause de la météo).

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Chaplin a été expulsé des Etats-Unis en pleine période de maccarthysme ; en 1952, tombé sous le charme du Manoir de Ban, il en fit l’acquisition et y vivra de nombreuses années avec sa femme Oona et leurs huit enfants. Et d’après ce que l’on peut voir des archives familiales largement ouvertes aux visiteurs, ce furent des années très heureuses…

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Au fil de la visite on peut croiser quelques statues de cire (parfois très troublantes !), notamment de célébrités ayant cotoyé Chaplin (Churchill, Enstein, Sophia Loren…).

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La visite de la maison familiale est vraiment très émouvante, nous faisant entrer dans l’intimité de l’artiste et de ses proches ; les films familiaux, donnant à voir un artiste vieillissant mais faisant perpétuellement le clown pour faire rire ses jeunes enfants, sont extrêmement touchants.

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Le Studio quant à lui est entièrement consacré à l’oeuvre du génie, en reconstituant les décors de ses films les plus célèbres dans une très chouette scénographie avec une multitude d’accessoires. On peut s’y prendre en photo en costume, se faire coiffer par Charlot, entrer sur un véritable plateau de cinéma ou une piste de cirque, se laisser enfermer dans une cellule de prison… bref on passe de l’autre côté du décor.

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Je suis ressortie enchantée de cette visite qui m’a appris beaucoup de choses sur Charlie Chaplin et donné envie de redécouvrir son oeuvre avec mes enfants avec un autre oeil. L’endroit a de toute évidence été pensé dans le plus grand respect de l’homme, et ça se ressent vraiment. Même si je reconnais que je ne suis pas une grande fan des statues de cire (j’y peux rien, elles me font un peu flipper), c’est un endroit à découvrir absolument pour les cinéphiles, les fans de Charlot… et tous les autres qui auraient l’occasion de passer dans la région !

 

CHAPLIN’S WORLD, Route de Fenil 2 CH – 1804 Corsier sur Vevey ★

Lou Andreas-Salomé, une femme d’influence

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Cette semaine sort en salles un film sur Lou Andreas-Salomé, une hagiographie plate et ennuyeuse. Pourquoi en parler me diras-tu ? Parce qu’il a au moins le grand mérite d’évoquer l’existence d’une femme exceptionnelle, et pas seulement pour son temps, beaucoup trop méconnue.

490280 Plouf ! le film.

Reprenons : Lou est une intellectuelle allemande d’origine russe ayant vécu de 1861 à 1937, romancière et psychanalyste elle déclencha la passion de beaucoup d’hommes, et pas des moindres (Rainer Maria Rilke et Friedrich Nietzsche pour les plus connus), elle fréquenta également Freud. Egérie au vrai sens du terme mais pas seulement, elle fut aussi avant-gardiste, rebelle, toujours en mouvement, toujours en voyage, et si elle inspira la passion elle la refusa tout autant, du moins jusqu’à très tard dans sa vie. Son oeuvre reste méconnue, dans l’ombre des grands noms qu’elle fréquenta.

Le film s’attarde beaucoup sur l’étrange trio (platonique) qu’elle forma avec Paul Ree et Nietzsche (le jeu de l’acteur derrière sa moustache autonome vaut son pesant de philosophes), pas suffisamment sur son enfance me semble-t-il. Elle accepta d’épouser Friedrich Carl Andreas à condition de ne jamais consommer le mariage. Sa relation avec Nietzsche fut brisée par la soeur de celui-ci, qui sombra dans la dépression et finit par écrire son chef d’oeuvre « Ainsi parlait Zarathoustra« . Belle, intelligente, avide de liberté, un brin manipulatrice… inspiratrice !!

Le film est intensément bavard, certes il est question d’intellectuels, mais les petites scènes pirouettes s’efforçant d’apporter de la fantaisie sont franchement ratées, le montage par moments absurdes, et ne parlons pas des cartes postales reconstituées de façon kitschissime. Mais ceci pourrait servir de point de départ à qui souhaiterait connaître cette figure féminine majeure, et peut-être approfondir par la lecture de son oeuvre, ou de celles qui lui ont été dédiées. Son histoire reste à raconter !

Lou-Andreas Salomé, un film de Cordula Kablitz-Post, avec Katharina Lorenz, actuellement en salles.

Description de cette image, également commentée ci-après

Un peu de lecture :

Lou, Histoire d’une Femme Libre, Françoise Giroud, Fayard & le Livre de Poche
Ma vie, Lou Andreas-Salomé, PUF
Lettres à Lou Andreas-Salomé, Rainer Maria Rilke, 1001 Nuits

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Les Etoiles du Rex en mode flou

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C’est grâce à un concours remporté chez Mamievlin que j’ai eu l’occasion d’emmener ma petite famille visiter les Etoiles du Rex.

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(Dis donc, il y a du beau monde qui est passé par là…)

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Le hic c’est qu’étant toujours incapable de maitriser mon appareil photo, je ne peux te proposer que des photos bien ratées. Yeah ! Mais comme l’endroit est intéressant, je voulais quand même t’en parler un brin, alors c’est parti pour une visite floue (si tu veux voir des photos réussies, je te recommande chaudement d’aller jeter un oeil  chez Mamievlin).

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« Hi Baby, je suis Superman et je vais sauver ce monde brouillé ! Enfin, dès que j’aurai retrouvé mes lunettes… »

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Guidé par une voix enregistrée, ce parcours très ludique permet de visiter les coulisses de ce mythique cinéma à travers une série de décors : cabine de projection, bureau du producteur, plateau de tournage… un ascenseur impressionnant nous permet même de passer derrière la scène mythique du Grand Rex. Pour les cinéphiles c’est carrément le bonheur !

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C’est vraiment bien de garder trace des projecteurs à l’ancienne –  il n’y a pas si longtemps que les cinémas sont passés au tout numérique, mais pour ma (vieille) génération je crois que rien ne remplacera jamais le charme désuet des bobines.

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Voici la mascotte du Rex, non ce n’est pas Octopussy.

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Voilà qui nous a beaucoup amusés, le passage par ce couloir mouvant parsemé d’étoiles.

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La visite devient interactive lorsque nous sommes invités à tester les conditions d’un tournage et à faire de la figuration avec un décor de film catastrophe pour fond, puis à faire du doublage. C’est vraiment très amusant, d’autant qu’à la fin tu peux assister à la projection du résultat. Te voilà devenu un acteur de cinéma !

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Bref, une visite que je recommande à tous les amoureux du 7e art… et sans flou artistique !

 

Les Etoiles du Grand Rex, 1 Bvd Poissonnière, Paris 2e   ★

Une petite toile ce week-end ?

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Si tu as envie d’une grande bouffée de tendresse, va vite faire connaissance avec la famille Patar dans Cigarettes et Chocolat chaud (de Sophie Reine, avec Gustave Kervern, Camille Cottin…), l’histoire d’un papa veuf qui se débrouille comme il peut entre l’éducation de ses deux filles, deux boulots et beaucoup de démerde. Evidemment un jour, les services sociaux s’en mêlent…

Est-il possible de remplacer l’électricité par des lucioles ? Les hamsters supportent-ils bien la coloration ? Peut-on devenir un parent parfait grâce à un stage ? Sous des dehors empreints de couleurs, de poésie et de fantaisie, ce premier film touche à des sujets plus sensibles comme le deuil ou la différence. Tu pleureras peut-être, tu riras certainement beaucoup tant ces personnages sont irrésistibles, entre le père tellement maladroit et ses deux mouflettes si malines, l’enquêtrice sociale qui essaye de faire son taf pour le mieux (le mieux de qui ?) en appliquant des règles strictes. C’est un film pour les sensibles, les petits comme les grands.

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Si tu es prêt à te vider de toutes les larmes de ton corps, tu peux tenter le magnifique mais ô combien tragique : Manchester by the Sea (de Kenneth Lonergan, avec Casey Affleck…)

Dès le départ, alors qu’il débouche les toilettes ou répare la plomberie des locataires de l’immeuble dont il est homme à tout faire, tu devines qu’il y a un truc avec ce type : il fascine ou exaspère, semble inatteignable, à la limite autiste. Et puis le voilà contraint de retourner à Manchester by the sea (du nom d’un port de pêche) où son frère qui était malade du coeur vient de décèder… et de lui confier la tutelle de son fils.

Mais Lee ne peut pas rester à Manchester où durant toutes ces années il ne revenait « que pour les coups durs », et l’on finit par savoir pourquoi il traine autour de lui une réputation de soufre, cherche la bagarre à la moindre occasion comme pour expier, se trouve incapable d’y croiser son ex-femme et de se remémorer ce qu’ils ont traversé. Culpabilité, survivance, rédemption, reconstruction… chacun survit comme il peut. C’est très beau, très contemplatif, très intimiste… et très, très, très lent aussi.

Papa ou Maman 2, on prend les mêmes et on recommence

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Deux ans après leur divorce, tout semble aller pour le mieux pour les Leroy qui sont parfaitement organisés, l’un habitant en face de l’autre pour le plus grand confort des paren… heu des enfants. Sauf que lorsque chacun cherche à refaire sa vie, leurs nouveaux conjoints vont avoir un peu de mal à trouver leur place…

La recette et la trame sont en gros exactement les mêmes que dans le premier, autrement dit nous retrouvons ce duo d’acteurs impeccablement génial et si comiquement parfaitement assorti, Marina Foïs et Laurent Lafitte, et nous les regardons s’envoyer des vacheries et se courir après pendant 1h23. Et ça marche, ça marche toujours aussi bien ! Encore une fois adieu le politiquement correct (pauvre petite Charlotte, petit bout d’chou…) et bonjour les adultes égoïstes, immatures, jaloux et autocentrés, heureusement que les gosses, eux, sont raisonnables… Beaucoup d’humour/d’amour vache avec la surprise en moins, mais ça reste très drôle à regarder.

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Un élément de taille m’a perturbée tout le long du film : leurs baraques. Je connais le coin du tournage (Arcachon-je-taime), mais leurs (sublimes) maisons semblent bouffer l’écran tant on passe de temps à les arpenter – ne serait-ce que dans la toute première scène en plan séquence où l’on a droit à une véritable visite guidée, et tant les personnages passent de l’une à l’autre sans discontinuer. Elles devraient être créditées au générique à mon avis, au même titre que les chiens Jean-Luc et Jean-Pierre.

Bref on passe un moment très sympa devant le grand écran avec deux comédiens qu’on adore, mais personnellement je préfère le premier et j’espère que si troisième épisode il y a,  il y aura du renouvellement (pitié, nous faites pas un petit dernier…).

 

Papa ou Maman 2, un film de Martin Bourboulon, avcec Marina Foïs, Laurent Lafitte… actuellement en salles  ★

Sausage Party ou comment te dégoûter à vie des hot-dogs

246127Ma tête pendant la projection…

Je précise que j’ai vu ce film il y a quelques temps dans le cadre du Showeb organisé par le Film Français et que j’ai écrit ces lignes le lendemain, donc bien avant la sortie-polémique.

Je crois être plutôt bonne cliente des blagues vulgaires, le niveau caca-trou-popo ça passe, mais pas trop longtemps, à un moment faut savoir remonter (c’est le cas de le dire). Or là non seulement ça ne remonte JAMAIS, mais ça plonge de plus en plus bas. Ça démarre par allusions fines à base de saucisses (j’allais te donner des exemples mais par crainte de ce que ça pourrait attirer comme recherche gougueulesques par ici je préfère laisser fonctionner ton imagination) et ça finit dans la fange. Ah et l’histoire quand même (si, il y en a une) : les produits d’un supermarché, des saucisses au ketchup en passant par la moutarde et les tacos, s’imaginent qu’une fois qu’ils auront le suprême privilège d’être achetés par les dieux (oui, c’est nous…) ils parviendront au paradis. La désillusion sera à la hauteur d’un massacre.

Attention spoiler : il y a bien une partouze à la fin, mais ça je crois que depuis qu’on accorde au film une publicité en or, tout le monde est au courant. Bref, déconseillé aux moins de 12 ans tu m’étonnes, je vais interdire ça à mon collégien jusqu’à ses 40 balais au moins, non pour protéger ses chastes yeux de la lubricité d’un donut mais parce que la vulgarité y a pas d’âge pour se l’épargner. J’apprécie le politiquement incorrect, je suis anti-censure, mais ce film est juste un gros navet, point barre, et oui il se trouve que c’est un dessin animé porno, mais boudiou, quels sont les parents qui emmènent leurs enfants au cinéma sans se renseigner AVANT sur ce qu’ils vont voir ?

Je finis là-dessus : ce week-end j’en ai parlé avec deux collégiens très curieux de 11 ans, eh bien figurez-vous, quelle surprise, qu’on en parle énormément dans les cours de récréation et que c’est à celui qui dira « moi je vais le voir, moi je l’ai vu, moi je vais le télécharger, etc. » Bravo aux censeurs pour toute cette fantastique promotion à l’effet inverse que celui souhaité – à moins que… oh, wait !

Sausage Party, un film d’animation de Conrad Vernon et Greg Tiernan, actuellement en salles.

Vaiana, le nouveau Disney très réussi

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Voici donc venue la nouvelle petite princesse Disney, et le moins qu’on puisse dire c’est qu’elle n’est pas cucul ! J’ai adoré Vaiana, cette petite fille têtue et… réaliste. Il y a du progrès les gars, la jolie polynésienne n’a ni les sourcils épilés ni les mollets d’une biche dénutrie ni la taille d’une gazelle affamée ! Bon, comme il faut quand même lui trouver un défaut, elle… chante. Il faudra dire un jour aux créateurs (avec tact, hein) que leurs chansons on n’en peut plus, et que c’est dans un bel ensemble que dans la salle de cinoche pleine à craquer, chaque fois qu’un nouveau couplet démarrait, petits et grands soupiraient : « oh noooon… » Ok, il y en a des chouettes (owé owé) qui restent bien en tête, mais pourquoi en mettre autant ?

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Ceci mis à part, c’est vraiment un très, très joli cru qui fait rire et pleurnicher (la relation de Vaiana avec sa grand-mère ne peut pas laisser indifférent), avec une chouette histoire de bravoure et de courage et de quête de soi qu’on connait certes par coeur, mais il faut reconnaître que ça marche toujours aussi bien ; et puis là, une princesse qui ne rêve pas du prince charmant pour s’accomplir mais plutôt de se barrer de chez ses parents pour découvrir le monde, il y a de quoi se réjouir !
Peut-être en fille de la mer ai-je autant kiffé parce que l’océan est de chaque image, c’est dire si en termes techniques on est proche du zéro faute, sans parler des paysages sublimes de la Polynésie. Bref Vaiana (ou Moana) je t’aime, si j’avais 8 ans je te collerai partout dans ma chambre, et puis j’adopterai un poulet, même si c’est le plus con de la terre.

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Vaiana, la Légende du Bout du Monde, un film d’animation de John Musker et Ron Clements, sortie en salles ce mercredi.

Réparer les Vivants, le film

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Suite à un accident, la vie du jeune Simon est désormais supendue aux machines d’un hôpital. Au même moment, à Paris, une femme attend la greffe providentielle qui pourra prolonger sa vie…

L’ouvrage de Maylis de Kerangal dont c’est l’adaptation m’avait complétement emportée et durablement marquée il y a quelques temps. Il me semblait que c’était un projet un peu fou de l’adapter au cinéma (et aussi deux fois au théâtre !) mais pour avoir beaucoup apprécié les précédents films si sensibles de Katell Quillévéré (« Un poison violent« , « Suzanne« ), j’avais une forte attente.

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Voici l’éternel problème de la confrontation roman/film : je pense que si je n’avais vu que le film, je l’aurais aimé sans réserve. Car c’est sans conteste une oeuvre magnifique, traitant d’un sujet des plus délicats sans pathos et avec une grande justesse.
L’interprétation est nickel (tragiques et magnifiques Emmanuelle Seigner et Kool Shen, fébrile Anne Dorval) et certaines scènes resteront lontemps en mémoire, vibrantes de vie comme un plongeon dans la grande vague au petit matin ou l’extraction d’un coeur palpitant.
Ce coeur, justement : la force du livre résidait dans la construction, minutée dans le temps, autour de son voyage du donneur au receveur, croisant et abandonnant derrière lui toutes les personnes impliquées, tandis que dans le film on revient en arrière, on saute d’un personnage à l’autre, or il y en a beaucoup des personnages – et c’est bien normal dans l’histoire époustouflante d’une transplantation cardiaque. S’ensuit une sorte de déséquilibre, où le film, de terriblement humain, charnel et sensoriel dans sa première partie, bascule dans le clinique et le documentaire.
Mise à part cette impression d’éparpillement, c’est un film qu’il faut absolument voir, qui parle de la vie et de la mort, de ces gens qui consacrent leur vie à ce que d’autres la gardent, de don de soi, d’humanité.

Réparer les Vivants, un film de KATELL QUILLEVERE avec Emmanuelle Seigner, Tahar Rahim, Bouli Lanners… actuellement en salles.

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La Danseuse, envoûtante

294627La Danseuse fait partie de ces films qui te hante longtemps après être sorti de la salle de cinéma : tu brûles d’en savoir plus, tu t’interroges sur la part de réel et de fiction.

Et puis l’histoire est tellement incroyable : comment, de fille de ferme dans le grand ouest américain, Loïe Fuller est-elle devenue la coqueluche des cabarets parisiens de la belle Epoque, jusqu’à se voir proposer la scène de l’Opéra de Paris ? Et qu’en est-il de cette rivalité avec Isadora Duncan ?

Ni l’une ni l’autre n’étaient des danseuses traditionnelles, et pourtant chacune a à sa façon scandalisé et révolutionné son art :
Loïe (Soko) a commencé à se produire tardivement avec sa célèbre danse serpentine, usant de ses longs tissus blancs tenus à coup d’immenses baguettes, d’éclairages et de couleurs pour produire un effet hypnotique évoquant l’apparition d’un papillon. Elle ne dansait pas avec les pieds mais avec les bras, dans un numéro ressemblant davantage à une impressionnante performance d’artiste qu’elle cherchait sans cesse à perfectionner, au risque d’y laisser sa santé. Tandis qu’Isadora Duncan (Lily-Rose Depp), l’ambitieuse, incarnait la grâce à l’antique, gracile et dénudée, usant de ses charmes pour se hisser au sommet.

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Stephanie DiGiusto propose un magnifique portrait de femme libre et entêtée, évoluant dans un milieu artiste désinhibé, que ce soit au sein des Folies Bergère qui privilégiaient l’amusement ou de l’Opéra de Paris en quête de modernité. Les deux actrices principales sont extrêmement charismatiques, sans compter le magnétisme d’un Gaspard Ulliel tourmenté (un personnage imaginaire). Les numéros sont d’une folle beauté mais surtout magnifiquement filmés, et l’on se souviendra longtemps du tourbillon Soko, dos brisé et yeux brûlés.

La Danseuse, un film de Stephanie DiGiusto avec Soko, Gaspard Ulliel… actuellement en salles