Il parait très naturel qu’une exposition sur la représentation du CŒUR dans l’art contemporain se tienne dans ce si joli lieu qu’est le Musée de la Vie Romantique, comme un écho entre deux époques sur le même thème.
40 œuvres de trente artistes parmi lesquels Pierre et Gilles, Niki de Saint Phalle, Jean-Michel Othoniel, Sohie Calle ou Annette Messager, autant d’interprétations en peinture, dessin, sculpture, céramique, néon ou photographie.
Cœur ouvert, artiste, symbole, amoureux, brisé, gravé ou éternel, une très jolie balade dans les sentiments amoureux.
CŒURS, du Romantisme dans l’art contemporain, jusqu’au 12 juillet au Musée de la Vie Romantique (Paris 9e)
Des animaux de bronze, de bois ou de fer accueillent le visiteur parmi les boiseries et les dorures du château de Chamarande. Ce bestiaire parfois inquiétant, toujours impressionnant épate par son réalisme.
Le nom de l’exposition, « ANOMAL », évoque une espèce inclassable en botanique. On se balade comme dans un muséum d’histoire naturelle au milieu de sculptures ou de dessins évoquant la morphologie d’animaux sauvages.
La lumière et la disposition mettent particulièrement en valeur les œuvres – j’aime tellement l’association classique-contemporain quand chaque époque semble se répondre !
ANOMAL, une exposition de Quentin Garel au Domaine de Chamarande (Essonne) jusqu’au 29 mars
J’ai découvert récemment à l’occasion d’une exposition dans ma commune l’oeuvre d’un artiste d’origine vietnamienne qui travaille sur la nature et le végétal. La plante de prédilection de DUY ANH NHAN DUC, c’est le pissenlit… la fragilité par excellence !
Je me suis vraiment demandé en observant ces quelques œuvres comment il pouvait bien s’y prendre pour capturer ce qui est par essence éphémère… inutile de dire que chaque visiteur, adulte comme enfant, semblait pris d’une irrésistible envie de souffler sur ces aigrettes !
J’aimerai beaucoup voir d’autres œuvres de cet artiste, en attendant si vous êtes curieux il y en a de magnifiques sur son site.
On associe immédiatement Edgar Degas aux danseuses de l’opéra, il faut dire qu’à la fin du XIXe siècle il a produit près d’un millier de dessins et de toiles sur ce sujet ! Fasciné par cet univers habituellement fermé, il a pu de manière privilégiée observer et suivre les ballerines dans leur quotidien.
Sur la scène, dans le foyer ou la salle de danse où elles répètent, il saisit à merveille une arabesque, un éclairage ou un tutu, une posture, le détail d’un costume, la fatigue aussi très souvent et c’est ce qui rend les détails de ces tableaux si émouvants.
Réaliste au point de faire scandale, comme cette fameuse Petite Danseuse sculptée jugée trop réelle et qui suscita de violentes réactions. Mais le vrai scandale est ailleurs, puisque ce que Degas raconte également, c’est la façon dont ces petites danseuses étaient exploitées, et les coulisses deviennent soudain plus sombres : les mères aux aguets poussaient leurs filles à devenir des petits rats pour pouvoir rencontrer à l’Opéra des hommes fortunés et peut-être même s’y trouver un protecteur.
Cette situation – que raconte très bien Camille Laurens dans La Petite Danseuse de quatorze ans – perdurera jusqu’au début du XXe siècle. Les « abonnés », ces hommes en noir que l’on peut voir sur beaucoup d’œuvres de Degas avaient accès au foyer de l’Opéra et pouvaient y faire leur « choix » tranquillement. Voilà qui donne un éclairage différent sur cette très riche exposition qui donne envie de s’immerger dans les détails de chaque oeuvre.
DEGAS A L’OPÉRA, jusqu’au 19 janvier 2020 au Musée d’Orsay.
Juste à côté du Pont des Invalides il existe depuis juin dernier un nouveau centre d’art urbain installé sur une péniche, gratuit et ouvert à tous, avec exposition permanente, expositions temporaires, librairie, ateliers…
Dans la vaste cale on peut y découvrir jusqu’au 22 septembre Time Capsule, rétrospective de l’oeuvre de l’artiste new yorkaise SWOON. Je ne connaissais pas son oeuvre mais j’ai beaucoup aimé ces silhouettes très délicates sur milieu urbain.
La collection permanente quant à elle est vraiment impressionnante, je ne m’attendais pas à trouver rassemblés sur une péniche JR, Banksy, Shepard Fairey, Keith Haring ou Invader !
Bref, l’endroit vaut vraiment la visite à l’occasion d’une jolie balade sur les quais de Seine.
FLUCTUART, Pont des Invalides, Paris 7e (accès libre et gratuit).
J’avais loupé Klimt, je ne voulais pas rater Van Gogh à l’Atelier des Lumières, une exposition numérique qui permet de s’immerger dans les œuvres de l’artiste. J’avais beaucoup aimé l’expérience TeamLab dont le principe était à peu près le même, à ceci près qu’il y avait davantage d’interaction avec le spectateur, c’est-à-dire qu’on pouvait toucher, être submergé d’une pluie de fleurs, se laisser recouvrir de pétales. Ici on est bien plus sage, on s’assoit et on entre dans l’oeuvre grâce à un film d’une demi-heure mettant en valeur les différentes périodes, les couleurs, les coups de pinceaux. Il faut reconnaître qu’en grand format l’effet est indéniable.
J’ai finalement été plus sensible à la partie consacrée au Japon Rêvé, voyage dans le monde des geishas et des samouraïs, des forêts peuplées d’esprits, des estampes et des cerisiers en fleurs… et ce merveilleux envol de lanternes japonaises !
VAN GOGH, LA NUIT ÉTOILÉE * JAPON RÊVÉ, IMAGES DU MONDE FLOTTANT, Atelier des Lumières (Paris 11) jusqu’au 31 décembre *
L’artiste chinois MA DESHENG a fait partie du groupe d’artistes avant-gardistes des « Etoiles » qui se battait à Pékin à la fin des années 70 pour la liberté d’expression avant, pour certains membres du groupe, de choisir l’exil. Résident en Suisse puis en France, en 1992 l’artiste perd la mobilité de son corps suite à un accident. C’est alors que ces pierres géantes, galets ou rochers, commencent à remplir ses oeuvres, prenant des formes humaines parfois inspirées de Matisse (période « Nu Bleu »).
On peut voir dans ces silhouettes en conciliabule ce qu’on a envie d’y voir, des fantômes, une menace ou une présence, de la sensualité ou de la rugosité, en tout cas le cadre du château de Chamarande leur offre un superbe cadre, surtout lorsque la lumière pénètre par les grandes fenêtres…
MA DESHENG, Des Etoiles à nos Jours, Exposition au domaine Départemental de Chamarande (Essonne) jusqu’au 17 mars 2019.
Adolescente je raffolais des illustrations féminines de Mucha, j’en collais sur mes cahiers d’étudiante et en reproduisais des parties, fascinée par ces détails, ces symboles et ces formes mi-féminines mi-végétales. C’est donc un réel plaisir que les découvrir, cette fois « en grand ».
Le tchèque ALPHONSE MUCHA s’est fait connaître grâce à ses talents d’affichiste dans les années 1890 à Paris. Après avoir créé avec succès une illustration pour une pièce de théâtre de Sarah Bernhardt, il produit multitude de panneaux décoratifs, développant un style reconnaissable entre tous avec ses jeunes femmes cernées de motifs floraux, d’arabesques et aux chevelures sans fin – un genre qui finira par incarner l’Art Nouveau.
Mais Mucha est aussi peintre, sculpteur ou photographe, sa manière évolue et il se lance dans le projet de fresques consacrées à l’épopée de son peuple slave. L’exposition du Musée du Luxembourg détaille de façon très claire chaque étape de sa carrière – et il est amusant de constater que la popularité de ses affiches a conduit à la création de multitude de produits dérivés comme des bijoux, des emballages de savons ou des boîtes de biscuits. Ainis naquit le marketing !
ALPHONSE MUCHA, jusqu’au 27 janvier 2019 au Musée du Luxembourg, Paris 6e.
J’aime tellement les figures féminines de Miss Tic, toujours accompagnées d’une petite phrase poétique qui prête souvent à réflexion, et que je croise parfois dans les rues parisiennes. Alors bien sûr, profitant d’une escapade à Trouville je me suis mise en chasse !
A l’occasion d’une exposition de ses féminins pochoirs dans une galerie d’art de Deauville, l’artiste a essaimé ça et là quelques oeuvres. Je n’ai pas retrouvé les dix (d’autant que l’une d’elle a été priée de se mettre à l’abri des regards O_O ), mais j’étais vraiment ravie de dénicher celles-ci au hasard des rues ou des cabines de plage.
(Celle-ci avec Marguerite Duras se trouve devant la bibliothèque… elle est vraiment superbe, non ?).
Le peintre franco-japonais Foujita a été l’une des grandes figures du Montparnasse des années 20. Cinquante ans après sa mort, après avoir fait l’objet d’une exposition au musée Maillol, divers évènements et expositions ont lieu dans le département de l’Essonne (où il s’est installé à la fin de sa vie) tout au long de l’année. A Gif-sur-Yvette, le château du Val-Fleury a choisi de croiser de grandes compositions de l’artiste avec des oeuvres de la collection du Fonds départemental d’Art Contemporain. Certaines oeuvres semblent se répondre alors que des décennies les séparent, dans un lieu qui permet une déambulation agréable.
De grandes compositions rappellent la prépondérance du blanc dans son oeuvre, blanc des corps et blanc du fond.
Omniprésents également, les chats, et la Muse, Youki.
En réponse, des photos, des installations, une vidéo, de la céramique ou encore de l’origami.
A découvrir au Château du Val-Fleuri de Gif-sur-Yvette jusqu’au 13 janvier 2018. Entrée Libre.