« Et Toujours les Forêts », mélancolique et réaliste

Personne ne veut de Corentin, ni son père disparu, ni sa mère. Ballotté de foyer en foyer, il finit par trouver un semblant de vraie vie auprès de son arrière grand-mère Augustine qui vit dans un hameau perdu au cœur des Forêts. Il la quitte pour continuer ses études en ville et oublie de revenir la voir, jusqu’à ce que le monde disparaisse en poussière… littéralement. Miraculé, Corentin n’a plus de cesse que de retourner auprès d’Augustine.

Je lis ce roman au moment où les forêts d’Australie disparaissent inéluctablement, avec le maigre espoir qu’un jour, tout renaisse de ses cendres. Mais ici, dans ce monde d’après l’apocalypse écologique imaginé par Sandrine Collette, rien ne semble jamais vouloir recommencer. Plus d’animaux, plus de végétation, plus d’eau, plus de couleur, rien que du gris, la pluie qui empoisonne et le soleil qui brûle lorsqu’il daigne réapparaître. Quant aux hommes, les rares qui ont survécu, ils commencent par rechercher désespérément leurs proches et c’est ce qui pousse également Corentin à retourner dans les Forêts au milieu des champs de ruines, des cadavres et des squelettes d’arbres alors que les chances d’y retrouver Augustine vivante sont infimes.

Et ensuite, que faire, comment continuer ? Reconstruire, il n’en a même plus l’envie ni la force. Pourtant, il faut bien trouver un moyen d’avancer avant que les loups ne reviennent parmi les hommes, avant que les hommes ne redeviennent des bêtes. Mais un nouvel Adam et Ève est-il possible ? Vaut-il mieux rester ou partir découvrir si au bout de la route il ne reste pas quelque espoir ?
On ne sait pas pourquoi le monde a implosé mais on ne devine que trop les mille raisons possibles, on n’est déjà plus au stade de l’avertissement mais du trop tard où il n’y a plus aucun espoir ni saison, rien que le silence. C’est donc on l’aura compris un roman noir, mélancolique et tellement réaliste, écrit avec un talent fou.

ET TOUJOURS LES FORETS, Sandrine Collette, JC Lattès

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