1917 en immersion

1917, sur la ligne de front au Nord de la France. Deux jeunes soldats britanniques reçoivent pour mission (impossible) de porter le plus rapidement possible un message dans le but d’empêcher une attaque et de sauver des milliers de soldats. La course contre la montre est lancée.

Lorsqu’on sait que le film est annoncé comme une prouesse technique exceptionnelle (construit comme un – faux – plan-séquence de deux heures, il suit les soldats dans un périple traversant le No man’s land puis les lignes ennemies, avec pas mal d’embûches à la clé), on peut craindre raisonnablement que cela n’éclipse l’histoire. Il faut reconnaître que durant les premières minutes où la caméra précède les deux garçons, du champ où ils se reposaient jusqu’à découvrir le camp jusque dans les tranchées, et ainsi de suite comme une pelote que l’on dévide, on observe le mouvement des caméras, fluide jusqu’à la fascination.

Et puis on finit par oublier, parce qu’on s’attache aux personnages, parce que très vite on a peur pour eux, qu’on est embourbés comme eux dans la boue des tranchées, à s’empêtrer dans les barbelés, à risquer de mourir étouffé sous un tunnel, on a peur qu’ils sautent sur une mine, on craint qu’ils ne tombent dans un piège… On oublie le dispositif parce que le film montre des gars épuisés, terrorisés, crades, morts, pas des héros proprets qui vont sauver le monde.

L’atmosphère est tendue dès le départ, c’est le moins qu’on puisse dire, la musique participe pas mal à cette montée dans la tension. Le tout est indéniablement spectaculaire et quelques scènes sortent du lot (la scène nocturne dans les ruines d’un village est hypnotique, sans compter une bataille finale dont il vaut le coup de regarder le making off), mais ça reste avant tout un hommage fort en émotion à voir absolument sur grand écran.

1917, un film de Sam Mendes avec George MacKay, Dean-Charles Chapman, Benedict Cumberbatch… actuellement en salles.

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