
Dans ce monde futuriste il n’y a plus d’enfants ni de femmes qui mènent à terme leur grossesse, mais des « specimens » en gestation artificielle qui naîtront à 15 ans. Mathilde, 20 ans, appartient à la première génération de ces êtres, et est chargée de s’occuper des prochains qui deviendront de futurs membres actifs de la Communauté. Mais une étrange épidémie semble les frapper, dont elle va devoir découvrir la cause…
J’aime beaucoup les dystopies qui permettent de découvrir des univers futuristes tels que les imaginent les auteurs. Leur vision de notre avenir est généralement (et sans surprise) très pessimiste : ici c’est tout bonnement l’enfance qui est proscrite, et il en est donc tout autant des liens familiaux, de l’attachement filial – sauf pour les anciens qui se rappellent comment l’on vivait avant, avant d’être obligés de passer la Frontière pour se mettre à l’abri de… de quoi exactement, on ne le sait pas encore, car cette Nouvelle Arche est un premier épisode qui pose ses personnages et plante le décor. Il n’y a guère de place pour les sentiments dans ce monde-là, d’ailleurs Mathilde au début de l’histoire a tout du robot exerçant ses fonctions et gardant ses distances avec des parents un peu trop fantaisistes à son goût. Mais l’anomalie qui perturbe la croissance des specimens va tout remettre en cause et pousser la jeune fille à se poser des questions, pour la première fois de sa jeune existence programmée.
Il est vraiment intéressant de la voir découvrir et éprouver progressivement les émotions, s’interroger sur la conscience possible des spécimens. Et plus elle s’interroge, plus le danger semble prendre forme, et nous précipiter vers le prochain tome.
La structure du récit est impeccable, il y a beaucoup de personnages clefs mais on s’y retrouve sans mal, guidés par une Mathilde investie d’une mission. C’est très prenant, se lit très rapidement et donne envie d’enchaîner aussitôt sur la suite.
LA NOUVELLE ARCHE (épisode 1), Julie de Lestrange, Michel Lafon