La Nouvelle Arche, dystopie à suivre

Dans ce monde futuriste il n’y a plus d’enfants ni de femmes qui mènent à terme leur grossesse, mais des « specimens » en gestation artificielle qui naîtront à 15 ans. Mathilde, 20 ans, appartient à la première génération de ces êtres, et est chargée de s’occuper des prochains qui deviendront de futurs membres actifs de la Communauté. Mais une étrange épidémie semble les frapper, dont elle va devoir découvrir la cause…

J’aime beaucoup les dystopies qui permettent de découvrir des univers futuristes tels que les imaginent les auteurs. Leur vision de notre avenir est généralement (et sans surprise) très pessimiste : ici c’est tout bonnement l’enfance qui est proscrite, et il en est donc tout autant des liens familiaux, de l’attachement filial – sauf pour les anciens qui se rappellent comment l’on vivait avant, avant d’être obligés de passer la Frontière pour se mettre à l’abri de… de quoi exactement, on ne le sait pas encore, car cette Nouvelle Arche est un premier épisode qui pose ses personnages et plante le décor. Il n’y a guère de place pour les sentiments dans ce monde-là, d’ailleurs Mathilde au début de l’histoire a tout du robot exerçant ses fonctions et gardant ses distances avec des parents un peu trop fantaisistes à son goût. Mais l’anomalie qui perturbe la croissance des specimens va tout remettre en cause et pousser la jeune fille à se poser des questions, pour la première fois de sa jeune existence programmée.

Il est vraiment intéressant de la voir découvrir et éprouver progressivement les émotions, s’interroger sur la conscience possible des spécimens. Et plus elle s’interroge, plus le danger semble prendre forme, et nous précipiter vers le prochain tome.
La structure du récit est impeccable, il y a beaucoup de personnages clefs mais on s’y retrouve sans mal, guidés par une Mathilde investie d’une mission. C’est très prenant, se lit très rapidement et donne envie d’enchaîner aussitôt sur la suite.

LA NOUVELLE ARCHE (épisode 1), Julie de Lestrange, Michel Lafon

L’univers de Tanja Brandt

En ces temps vaguement moroses, je voulais t’apporter un peu de douceur avec ces photos extraordinaires. Je suis Tanja Brandt sur son compte Instagram depuis pas mal de temps déjà, et je suis chaque fois émerveillée. Spécialisée dans la photo animalière et diplômée en fauconnerie, Tanja vit entourée de ses chiens (de magnifiques bergers malinois, si je ne me trompe ) et de chouettes plus craquantes les unes que les autres.

La photo ci-dessus me fait tellement rire ! J’ai toujours adoré les chouettes, mais je ne me rendais pas compte à quel point elles étaient expressives avant de voir les photos et les vidéos de Tanja. C’est un vrai plaisir de suivre son quotidien avec ses compagnons à poils et à plumes, il y a tant de tendresse dans chacun de ses clichés, on ne peut pas ne pas fondre devant l’une de ses stories où elle papouille des hiboux, chouettes et autres bestiaux.

Grosse frustration : Tanja est allemande et je ne sais pas du tout le parler 😦 , et comme j’aimerai que ses livres de photos soient édités en France !

Tanja, I really love your work ! 🦉

Lire, l’automne (2)

Crapule est de retour pour le plaisir de tous mais surtout, bien évidemment, des amoureux des greffiers qui s’y reconnaîtront forcément. Car ce petit chat noir et sa maîtresse (qui n’a pas tout a fait choisi son colocataire, voir Tome 1) ont une relation bien à eux, entre séances de câlins ou de course post-bêtise. Une vraie ronron party jusqu’à ce qu’un intrus cherche à s’incruster… ça ne va sans doute pas se passer comme ça ! Suite au prochain tome ? Une jolie idée de livre à offrir. 

CRAPULE 2, Jean-Luc Deglin, Dupuis

La prochaine fois que je me ferai une petite ampoule au pied, je repenserai au roman de Cheryl Strayed et j’arrêterai de chouiner, je le promets ! Car en lisant le récit de sa randonnée sur le Pacific Crest Trail (1700 kilomètres !), on ne peut que souffrir avec elle, pas seulement des pieds, mais aussi le corps qui porte le bien nommé Monstre (le sac à dos), les courbatures, la chaleur, la faim, la soif, le risque de se perdre, de se blesser ou de faire de mauvaises rencontres… pourtant c’est plutôt sa tête que Cheryl cherchait à guérir en se lançant dans cette aventure, quasiment sans entraînement : hantée par la disparition prématurée de sa mère, chagrinée par son divorce, sans boulot et à la limite de devenir junkie, elle est littéralement paumée dans sa vie. L’épopée va lui permettre d’apprendre à connaître ses limites et sa force, à se libérer, enfin. Un désormais classique (déjà adapté au cinéma) à lire absolument. 

WILD, Cheryl Strayed, 10/18

Jules-César a 7 ans, il vit au Sénégal et aime jouer au baby-foot. Il est très proche de sa maman mais avec son père c’est plus compliqué. Tous les deux doivent pourtant accomplir ensemble le voyage qui doit sauver la vie de Jules-César : venir en France pour pouvoir être soigné, car ses reins ne fonctionnent plus.
Augustin reste distant par rapport à son petit garçon malade, mais il a promis à sa femme de veiller sur lui, et ce par tous les moyens. Il va falloir compter sur le soutien de tous, en premier lieu de Tata Rosie qui les accueille à bras ouverts et a la main sur le cœur. Il y a ce voisin méfiant aussi, Monsieur JeanJean, qui les épie derrière sa porte. Tout ne sera pas rose, entre les faux espoirs, la santé de Jules-César qui vacille, celle de son père aussi, nostalgique de sa famille et de son pays, les démarches qu’il doit entreprendre et le danger qu’il court aussi. Et au milieu de tout cela, il y a un petit garçon courageux et très raisonnable.
Après un démarrage hésitant, je me suis laissée embarquer par l’histoire de Jules-César et de son papa, étonnamment c’est le voisin suspicieux (et pas du tout sympathique, au premier abord) qui m’intriguait (parfois ce sont les personnages secondaires que l’on aime le plus), car le contexte et les personnages ne sont pas aussi cousus de fil blanc que je ne le craignais. De même que l’on finit par comprendre les réticences de ce papa à aimer cet enfant différent avec lequel il ne peut même pas jouer au foot comme avec les enfants qu’il aime entraîner. Une jolie histoire de courage, d’entraide et d’humanité.

JULES-CÉSAR, Anne-Dauphine Julliand, Les Arènes

L’Automne chez Marie-Antoinette

On sait que c’est pour échapper aux lourdeurs de la Cour que Marie-Antoinette souhaita avoir un endroit rien qu’à elle sur le domaine du Château de Versailles. Outre le Petit et le Grand Trianon, elle put se réfugier dans le Hameau de la Reine, composé de maisonnettes à la normande autour d’un lac artificiel. Elle y jouait ainsi à la fermière mais y donnait aussi des fêtes.

Certains bâtiments viennent juste d’être restaurés, et même si ça sent un peu le neuf on a toujours l’impression en s’y promenant de se trouver dans un joli conte. Je recommande la ballade au printemps avec ses pelouses recouvertes de fleurs, mais l’automne c’est aussi très joli….

Bon à savoir : accès gratuit le 1er dimanche de chaque mois de Novembre à Mars.