La Belle Epoque, le temps qui passe

Si tu avais la possibilité d’être envoyé dans une autre époque, de devenir Marie-Antoinette ou d’avoir à nouveau 18 ans, que choisirais-tu ? Victor, lui, a décidé de revivre le jour de sa rencontre avec sa femme, cette même femme qui vient de le mettre à la porte de chez eux pour excès d’ennui et de pessimisme. Comment ont-ils pu tomber aussi fous d’amour en 1975 et se mépriser autant aujourd’hui ? Ne sont-ils donc plus les mêmes ?

C’est un film tout entier sur la nostalgie, celle d’une époque, celle d’un amour, celle de sa jeunesse où tout semblait plus simple et plus libre. Il raconte également comment notre époque entièrement connectée peut paraître suffisamment anxiogène et désabusée pour donner envie de se réfugier dans ses souvenirs… surtout si on vous le propose pour de vrai, certes dans des décors de théâtre et avec des comédiens mais avec un souci extrême du détail.

Guillaume Canet, metteur en scène tyrannique, vit une passion douloureuse avec Dora Tillier qui elle même joue le rôle du premier grand amour de Daniel Auteuil qui est en réalité Fanny Ardant… mise en abîme à plus d’un niveau sur un scénario malin qui tire plusieurs ficelles d’un coup.
Le film souffre de quelques longueurs et peut-être aussi de lourdeurs (sur la quantité d’idées qu’il contient, ça reste une moyenne plus que raisonnable !) mais entremêle les histoires avec grande fluidité et des dialogues caustiques, à la fois drôles et cruels (la patte du réalisateur).

Au final, l’émotion l’emporte dans une belle variation très maîtrisée sur les regrets et sur le temps qui passe.

LA BELLE EPOQUE, un film de Nicolas Bedos avec Daniel Auteuil, Guillaume Canet, Fanny Ardant, Dora Tillier… actuellement en salles.