Coney Island, 1980. Angela et June, 16 ans, sont amies depuis l’enfance et aussi différentes qu’on peut l’être, grandissant dans des familles et des milieux bien différents. L’une a son avenir, semble-t-il, tracé d’avance (mariage avec son petit ami Nick, enfants, reprise de la boutique familiale) tandis que l’autre, au tempérament plus artiste, virevolte à droite et à gauche. Il y a un petit brin d’Elena Ferrante dans ce point de départ, à cette différence qu’ici le décor de cette amitié se situe à Coney Island, ce décor tellement cinématographique de la pointe de New York, où la vie des habitants est rythmée par les saisons de la mythique fête foraine.
C’est le grand rassemblement faisant suite à l’asssassinat de John Lennon et la nuit qui va le suivre qui vont venir chambouler de façon insidieuse la vie d’Angela, June, et de leurs amis ; le livre se terminant sur un autre évènement, on verra comment les problèmes personnels entrent en résonance avec l’actualité internationale la plus tragique.
On devrait tous avoir deux vies. On se trompe toujours dans la première.
Car l’histoire ne se limite pas à l’adolescence, elle retrouve à intervalles réguliers les deux amies sur plusieurs décennies, où l’on constate parfois avec surprise les changements qui se sont opérés dans leurs vies et celles de leurs proches (mariages, divorces, trahisons, disparitions, carrière, maternité) le plus étonnant étant que leur amitié continue sur le même tempo, sans vagues – du moins jusqu’à la fin. J’ai vraiment beaucoup aimé Angela et June, à la fois complexes et tellement désireuses de vivre pleinement. C’est un roman sur l’amitié comme on la rêve, entière et immuable, mais aussi sur les occasions perdues, les remords et les regrets qui pousse à la réflexion.
Elle était d’un naturel heureux, mais parfois elle avait l’envie morbide de ne plus être là. Ça n’avait rien à voir avec une dépression – June, elle, était une vraie dépressive chronique, elle se soignait pour cela – mais juste le sentiment poisseux de n’être pas grand chose, de ne pas briller.
MISS CYCLONE, Laurence PEYRIN, Calmann-Lévy
★ ★ Merci aux Editions Calmann-Lévy ★★
Gérard Collard en a fait un tel éloge que je l’avais noté ! Ton avis confirme qu’il faut le lire !
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Vive Gérard Collard ^^ !
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