Les Règles d’usage, roman lumineux

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La mère de Wendy, 13 ans, travaille au World Trade Center à New York. Un certain matin de septembre 2001, elle part et ne revient plus.

Comment fait-on, après la disparition d’un proche, lorsque les règles d’usage ne s’appliquent plus ? Comment continuer, se reconstruire, faire le deuil impossible puisqu’il n’y a pas de corps ni de cérémonie ? Mais plus que le long cheminement du travail de deuil par une adolescente, c’est l’histoire d’une famille aimante fragilisée par le drame que nous raconte Joyce Maynard avec l’immense talent qui est le sien et qui grandit de livre en livre.

Wendy, son beau-père Josh, son petit frère Louie, et ce père démissionnaire qui réapparait après tant d’années… Il y a tant d’amour chez ces personnages qui chacun à leur façon, passé les premiers moments de sidération et de désespoir, chacun de leur côté vont réagir à la peine, au manque, à la disparition de Rachel, cette mère adorée et fantasque. Alors que Wendy est dans une période adolescente délicate, elle va décider de s’offrir une parenthèse en Californie, obéissant à la nécessité de s’éloigner de sa famille et du lycée, apprendre à connaître son père et sa compagne Carolyn, faire des rencontres comme celles d’un libraire père d’un jeune autiste, d’une toute jeune maman paumée ou encore de ce garçon fou de skate à la recherche de son frère. Grandir, malgré tout, avec une vision nouvelle de l’existence.

Elle entendait presque la voix de sa mère. C’est dangereux, dangereux. Quelle importance ! Tout était dangereux. Une fois que le pire était passé, on pouvait faire n’importe quoi.

Toutes les personnes qui traversent le livre de Joyce Maynard sont attachantes, même Garrett, son père qui a fui ses responsabilités mais tâche de faire ce qu’il peut. L’amour, l’amitié (celle, forte et indéfectible, qui la lie à Amélia), l’affection filiale (comme j’ai trouvé touchante sa relation à son petit frère !), l’importance aussi des livres dans lesquels on peut se réfugier ou se reconnaître comme le Journal d’Anne Frank auquel il est souvent fait référence, une autre adolescente qui tâche de comprendre le monde dévasté dans lequel elle vit, mais trouve toujours de l’espoir même dans la pire des situations. Un roman fort et plein d’espoir qu’on quitte à regrets.

Les parents, dit-il. Le mieux qu’on puisse espérer, c’est que leurs enfants leur échappent avant qu’ils leur aient fait trop de mal.

Les Règles d’Usage de Joyce MAYNARD, Editions Philippe Rey  ★

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