Fall

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Une année de vacances à Arcachon, je décide de profiter que mes enfants et leur père soient partis faire un tour pour m’offrir un moment de glandouillage dans le jardin. Je déplie la chaise longue, oh un peu rouillée, ça se voit qu’elle n’a pas servi depuis longtemps, mais call me Mac Gyver. Je m’installe avec mon bouquin, aaaaah que c’est bon… CRAC ! Mac Gyver est passé au travers du transat qui s’est méchamment replié. Mac Gyver reste figé le temps de méditer sur la condition des César compressés, et de passer en revue mentalement tous ses os. A part une fierté pulvérisée, il semblerait qu’un méchant bout de chaise longue ait légèrement transpercé le fessier de Mac Gyver. Avec moultes précautions, j’arrive à me sortir de mon piège métallique et j’ose aller examiner les dégâts en me dévissant la tête devant un miroir. Déchirure seulement en surface, mais une chose est claire : mon sublime postérieur est défiguré. Je vais me trimballer un hématome gros comme la faille de San Andreas pendant des semaines mais je m’estime heureuse, ça aurait pu être moins superficiel.

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Bretagne, l’année suivante. Une jolie maison avec chambres à l’étage. Et un bel escalier tout neuf. En bois. Ciré. Je te fais un dessin ? Qui s’y est cassé allégrement la tronche, après avoir farci la tête de ses enfants de « Ne cours pas dans l’escalier, ça glisse, fais attention, descends doucement blablabla » ? C’est moiiiiiii. Notes que mon mari m’a vue tomber, et que j’imagine à quel point la scène doit être gravée au fer rouge dans un coin de son cervelet, même s’il affirmera le contraire y compris sous la torture : moi glissant sur mes fesses (je t’ai dit que j’avais un sublime postérieur ?) de marche en marche sans pouvoir m’arrêter, d’autant que dans une main je serre très fort mon téléphone, et que dans l’autre je m’agrippe à Bertrand. Non, on ne fait pas ménage à trois pendant les vacances ; Bertrand c’est mon ordi portable, et je préfère me péter une hanche que de le lâcher, j’ai le sens des priorités. Bref j’atterris (après une longue chute au ralenti) sur la dernière marche, Bertrand est sauf, mon c*l un peu moins, je vais me trimballer un hématome plus noir que mon humeur à la fin d’un mercredi pluvieux pendant toutes les vacances en boitillant fièrement.

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Noirmoutier, il y a deux semaines. Là tu te dis : « Naaaan ? » Ben si. Premier matin, le ciel est bleu, les oiseaux gazouillent, la maison n’a pas d’étage et il n’y a aucun transat pervers dans un coin, le café glougloute, je vais ouvrir les volets façon Ricoré, cui cui cui, sauf que j’ai oublié que devant chaque petite maison typique il y a une p*te de marche (même deux d’ailleurs). J’ouvre le volet de la porte d’entrée et BLAM, je m’écroule comme, soyons précis, une merde. Je sens ma cheville qui prend un angle inhabituel. Je suis affalée dans la rue, première pensée pour mon orgueil dont j’ai pourtant déjà abandonné de sacrés bouts lors des vacances précédentes, pas de voisin de ni de passant à l’horizon, pfiou c’est l’essentiel. Je me relève en couinant. « ça va ? – Ouiiii supeeeer ». Pendant les 4 jours suivants je vais serrer les dents en essayant de suivre mes garçons et mon mari qui ont mis le turbo pour arpenter les petites rues sans trop se soucier de moi « J’arrive, je prends une photo ! ». Je me promets d’aller faire une radio en rentrant à la maison. Le dernier jour de vacances, je n’ai plus du tout mal.

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Tu l’as compris, évites de partir en vacances avec moi. Ou alors si, emmènes-moi, comme ça tu seras certain que si quelqu’un a un pépin ce sera pour mes fesses ma pomme. En attendant, je crois que Chéri envisage de renouveler et d’agrandir la trousse de premiers secours qui voyage avec nous. Et d’y rajouter un coussin.